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Si vous suivez des photographes sur les réseaux sociaux, vous avez dû remarquer qu’ils usaient de beaucoup d’énergie pour vous expliquer qu’il ne suffit pas d’appuyer sur un déclencheur.
En effet, le temps de prise de vue, dans mon cas, représente entre 10 et 20% du temps total d’une séance. En dehors de ça, il y a également la prise de contact, les obligations et démarches administratives, les différents échanges avec les clients, la préparation, le temps de route, le tri, le post-traitement et enfin la livraison des images.
Que ce soit lors d’une séance ou lors d’un reportage de mariage (ou de baptême d’ailleurs), l’activité sur laquelle je passe le plus de temps, c’est le post traitement !
Qu’est-ce que le post traitement ? Tout simplement, c’est l’action que me permet de passer de :
Cette image (brute à la sortie de mon appareil) :
A cette image (traitée et exportée au format adapté à votre utilisation) :
Dans cet article, j’ai envie de vous parler de la manière dont j’arrive à ce résultat.
Avant d’avoir cette image brute devant moi sur mon écran, elle est déjà passée par 3 étapes :
– La prise de vue (sur le terrain et avec mon boîtier)
– Le classement (et la sauvegarde) sur mon ordinateur dès le retour à mon domicile
– Le tri (que je réalise en 2 étapes). D’abord un pré-tri où je retire les images ratées, les yeux fermés et autres grimaces. Ensuite, je raconte l’histoire avec les images restantes, exploitables en terme de qualité.
Avant de vous expliquer la façon dont je post-traite mes images, il est nécessaire de vous rappeler que depuis que je suis photographe, j’ai affiné mon style photographique. C’est-à-dire que dès la prise de vue, dans 95% des cas, j’ai déjà en tête le résultat final de l’image. Je sais quel sera le post traitement à appliquer afin d’arriver à ce résultat. Pour les 5% d’image restant, il m’arrive effectivement de déclencher mon boîtier en me disant que la prise de vue est intéressante, mais que je verrais devant mon ordinateur ce que je pourrais faire de l’image.
En ayant connaissance de ça, j’ai créé mes propres réglages (que l’on appelle « présets » en photographie). J’en ai actuellement 19 et je les administre à mes images selon les situations. J’ai par exemple un préset pour la préparation de la mariée, deux présets pour l’extérieur, un préset pour les soirées dansantes. C’est aussi le cas pour toutes mes autres activités de photographe, j’ai un préset pour la photographie immobilière de jour, un pour les feux de forêt de nuit, etc…
Prenons un exemple, sur cette image brute des mariés au milieu de la nature :
Mon style photographique est : lumineux, coloré et contrasté. J’applique le préset « extérieur contrasté » que l’on retrouve sur 90% de mes images d’extérieur en journée. Ce préset, il : augmente la luminosité de mon image, la saturation des couleurs, et particulièrement les verts et jaunes, il augmente les contrastes et détails de l’image. En appuyant sur ce préset, j’ai déjà fait une grande partie du post-traitement. Mais post-traiter une image n’est pas si simple. Les conditions de prises de vues varient selon ma position, selon mon orientation, selon les changements météorologiques ou encore la tombée du jour. Il est donc nécessaire d’adapter ce préset à la situation. J’affine alors les réglages manuellement afin de tomber sur celui que je souhaite et qui correspond à mon style photographique.
C’est aussi le moment de recadrer ou redresser mes images. J’ai horreur des photos pas droites…
Parfois, c’est rapide, environ 2 à 5 secondes par images. Mais ça peut être aussi beaucoup plus long, avec des réglages sur des couleurs ou sur des zones précises. Il m’arrive encore de passer 15 minutes sur une image.
Pour reprendre cette image, j’ai poussé encore un peu plus la luminosité, encore un peu plus les verts et jaunes et j’ai appliqué un « masque » (c’est-à-dire un préset additionnel, mais uniquement sur une zone de la photo) pour accentuer la visibilité du bouquet et de la coiffure de la mariée. Cela donne ceci :
Une fois que l’aspect de l’image me plaît et correspond à mon standard, l’étape suivante est de vérifier qu’aucun détail gênant ne vienne attirer l’œil. Si c’est le cas, un petit passage sous Photoshop s’impose !
Là, vous allez vous demander ce que j’appelle un « détail gênant ». Et bien pour moi, ce sera un objet (ou une personne) qui n’a rien à faire sur la photo et qui attire l’œil. Cela peut être aussi une mauvaise varicelle qui s’est déclaré 2 jours avant le mariage sur la petite nièce de la mariée. Et puis parfois, ce sera la correction d’une position qui ne vous met pas vraiment en valeur (et oui le fameux double menton !). Pour cette étape, vous pouvez compter 5 à 30 minutes.
Exemple de détail qui me parait gênant, des gens sur une plage (ainsi que le parapente) :
Retour sur Lightroom et mon image est prête à la livraison !
Je traite en moyenne 650 images par mariage, ça vous donne une idée de la charge colossale du post-traitement d’un reportage de mariage au complet. Je pars du principe que sur un mariage de 12h (ce qui est la durée moyenne), je passerai 12h de plus sur le post-traitement.
Pour terminer, la dernière étape de vérification (que je fais en 2 fois) me permet de livrer un reportage linéaire en termes de couleur, de chaleur, de luminosité et d’ambiance.
Vous en avez assez de toutes ces explications ? Voici quelques images d’illustrations (je ne mentionne volontairement pas les photos de couple de nuit, car un article sur le sujet viendra un peu plus tard).
Cet article vous a plu ? Vous êtes photographe et il vous a aidé ? N’hésitez pas à commenter.
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